Cancer du sein

QU’EST-CE QU’UN CANCER DU SEIN ?

LA STRUCTURE DU SEIN

Le sein est principalement constitue de lobules –structures dans lesquelles le lait est produit- et de canaux qui transportent le lait jusqu’au mamelon.
La plus grande partie du sein est constituée de tissu graisseux qui comble l’espace situé entre les différentes structures du sein.
Les seins se situent en avant des muscles pectoraux qui les soutiennent.
En état normal, les tissus glandulaires subissent différents changements durant le cycle menstruelsous l’influence des hormones.

LE DÉVELOPPEMENT D’UN CANCER DU SEIN

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en Algérie son incidence ne cesse d’augmenter.
L'Age moyen de survenu est de 48 ans en Algérie.
Le dépistage organisé du cancer du sein a un intérêt majeur et repose sur une mammographie tous les deux ans.
On distingue différents types de cancers du sein, selon le type de cellules à partir desquelles ils se forment.
Les cancers du sein les plus fréquents sont des adénocarcinomes .
Il existe également d’autres formes, beaucoup plus rares, comme deslymphomes et des sarcomes.
Seul le traitement des adénocarcinomes est décrit .
Parallèlement au site où ils se développent, on distingue également les cancers selon leur stade d’évolution : lorsque les cellules cancéreuses restent contenues à l’intérieur du lobule ou du canal, on parle de cancer in situ. Lorsque ces cellules ont envahi les tissus avoisinant, le cancer du sein est dit invasif ou infiltrant.
Au moment du diagnostic, les médecins étudient précisément le stadede développement du cancer afin deproposer les traitements les mieux adaptés.
Les risques familiaux : Ils sont de deux ordres :
Simple susceptibilité familiale :On retrouve plusieurs cas dans la famille sans transmission certaine du cancer.Dans ces familles, les risques sont multipliés par 2 à 3.
Prédisposition génétique forte :Dans environ 5 à 8 % des cas, un gène anormal, dit « muté est susceptible d’être transmis d’une génération a une autre.
Parmi celles qui sont porteuses du gène, 7 à 8 sur 10 pourront développer un cancer du sein.D’où l’intérêt de bénéficier d’une consultation d'oncogénétique a fin de déterminer ce risque par des tests génétiques spécialisés.

DEPISTAGE ORGANISE DU CANCER DU SEIN

On appelle dépistage le fait de mettre en évidence, par la mammographie, un cancer encore "muet", c'est-à-dire sans signe extérieur de sa présence.
Le programme de dépistage organisé du cancer du sein propose à toutes les femmes de 50 à 74 ans, un examen mammographie chaque 2 ans qui comprend deux clichés radiologiques par sein, associé à un examen clinique avec questionnaire médical qui permettra au radiologue de connaître leurs antécédents familiaux et personnels.
 Si les premiers clichés sont difficiles à lire, le radiologue peut les compléter par des clichés supplémentaires ou par une échographie.
 Les résultats de nombreuses études ont montré que l’on  peut réduire la mortalité par cancer du sein de l'ordre de 30 % chez les femmes participant aux programmes de dépistage.
Plus la détection d’un cancer est précoce, plus les chances de guérison sont importantes.

LE DIAGNOSTIC

Lorsqu’une une anomalie est découverte par la patiente elle-même ou au cours d’un examen de dépistage, différents examens sont nécessaires pour confirmer ou infirmer un diagnostic de cancer du sein.
Les symptômes du cancer du sein
Examen clinique
La palpation du sein doit faire partie de l'examen gynécologique annuel que doit faire pratiquer toute femme dès le début de l'activité sexuelle.
En raison de sa situation anatomique, le sein est facile à palper.
Dans la plupart des cas, le cancer se manifeste cliniquement par un nodule que l’on peut découvrir à partir de 1 cm de diamètre environ, nodule plus ou moins profond, dur, habituellement non douloureux.
Mais toute anomalie récente doit également attirer l’attention.
La mammographie
La mammographie est l’examen radiologique de base qui permet d’analyser la structure mammaire.Elle est indiquée devant toute anomalie clinique.
L’échographie mammaire
L’échographie est complémentaire, mais ne peut jamais remplacer la mammographie. Elle peut aider à localiser l’anomalie pour faciliter un prélèvement, ou à reconnaître un kyste liquidien.
Lacytoponction
Lorsqu'il s'agit d'un kyste, une ponction à l’aiguille fine peut permettre d’en vider le contenu et assurer ainsi sa régression.Il s'agit d'un geste simple, non douloureux, ne nécessitant pas d'anesthésie locale.Si le nodule perçu est solide, l’aiguille peut ramener des cellules qui seront examinées au microscope. Il s'agit d'un cytodiagnostic
Micro biopsie
La biopsie est le seul examen qui permet de confirmer un diagnostic de cancer.
Elle est réalisée sous anesthésie locale.
Lors de l’examen, le médecin utilise une aiguille fine avec laquelle il pique la peau au niveau du sein atteint.
En se guidant grâce à une sonde d’échographie ou sous scanner, il prélève un échantillon du tissu .
Cet échantillon est ensuite analysé par microscopie afin que soit confirmée ou non la nature cancéreuse de la lésion et son degré d’extension local (in situ ou infiltrant).
On recherchera la présence de récepteurs hormonaux des œstrogènes ou ceux de la progestérone. Leur présence prouve que le cancer esthormonodépendant  et que sa croissance est favorisée par ces hormones.Le traitement consistera donc notamment à bloquer l’action de ces dernières.
Le récepteurHER2. Cet autre type de récepteur peut être présent à la surface des cellules de tumeur mammaire et peut favoriser la croissance de la tumeur sous l’action du HER2, un facteur de croissance tumorale spécifique.
Bilan d’extension
Un certain nombre d’examens doivent être conduits pour savoir si la maladie s’est étendue à d’autres parties de l’organisme,Tous ces examens constituent le « bilan d’extension».
Il comporte selon les cas des analyses de sang, une radiographie thoracique, une échographie abdominale et éventuellement pelvienne, une scintigraphie osseuse et/ou un bilan biologique, avec notamment un dosage des marqueurs tumoraux.
Grâce aux résultats de l’ensemble de ces examens, le médecin peut évaluer le stade de la maladie, selon la (classification T.N.M –T : tumeur : Ganglions, M : Métastase) et ainsi élaborer une stratégie thérapeutique.Chacun de ces stades nécessite la mise en place d’un protocole de traitement spécifique.

LES TRAITEMENTS

Trois types de traitements sont utilisés pour traiter les cancers dusein :
-la chirurgie
-la radiothérapie
-les traitements médicamenteux (Chimiothérapie, thérapies ciblées et hormonothérapie).
Ces traitements peuvent être utilisés seuls ou associés les uns aux autres.Ils ont pour objectifs, selon les cas :
-de supprimer la tumeur ou les métastases
-de réduire le risque de récidive
-de ralentir le développement de la tumeur ou des métastases
-de traiter les symptômes engendrés par la maladie.
Pour traiter le cancer du sein, on fait essentiellement appel à des traitements locorégionaux : chirurgie et radiothérapie.
Le choix des différentes méthodes de traitement tient compte de nombreux facteurs pour s'adapter à chaque patiente
Il n’existe pas un cancer du sein mais des cancers du sein.
La prise en charge de votre cancer relève de plusieurs spécialités médicales.
Votre situation est donc discutée au cours d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).
Cette réunion rassemble au moins trois médecins de spécialités différentes : (chirurgien, oncologue médical, oncologue radiothérapeute).
Les modalités de la proposition de traitement sont décrites dans undocument appelé programme personnalisé de soins (PPS).Le programme personnalisé de soins peut évoluer au fur et à mesure de votre prise en charge en fonction de votre état de santé et de vos réactions aux traitements.
La chirurgie
La chirurgie reste l'acte principal. Dans un grand nombre de cas, l’ablation du sein (mastectomie) peut être évitée et on enlève alors largement la tumeur en gardant le reste de la glande mammaire.
L'ablation du sein est devenue beaucoup moins mutilante car elle conserve les muscles pectoraux.
Elle pourra être suivie, soit dans le même temps opératoire, soit le plus souvent de façon retardée, par une reconstruction.
Cette reconstruction doit faire l'objet d'un échange approfondi avec la patiente qui en prendra, ou non, la décision.
La radiothérapie
La radiothérapie est un traitement locorégional utilisant des rayons à haute énergie pour détruire les cellules tumorales et les empêcher de se multiplier.
La radiothérapie est appliquée généralement après la chirurgie pour détruire d’éventuelles cellules tumorales résiduelles et pour diminuer le risque de récidive locale.
La chimiothérapie
La chimiothérapie est un traitement médicamenteux administré par voie orale ou injectable et qui utilise une ou plusieurs molécules anti-tumorales : on parle de protocole de chimiothérapie.
La chimiothérapie peut être administrée avant ou après la chirurgie.
Le plus souvent, elle est prescrite en situation adjuvante, c’est-à-dire après l’opération, pour limiter le risque de récidive.
Cette indication dépend d’un certain nombre de facteurs qui permettent de prédire le risque de récidive de la maladie « facteurs pronostiques » : nombre de ganglions envahis, stade d’évolution de la tumeur, âge de la patiente…
Lorsque le cancer du sein est au stade métastatique, la chirurgie n’est pas systématique et la chimiothérapie est le traitement de référence, seul ou en association avec d’autres traitements médicamenteux (hormonothérapie, thérapies ciblées).
Tous les médicaments utilisés ne provoquent pas de chute des cheveux et il faut savoir que les effets secondaires tels que nausées ou vomissements sont de mieux en mieux maîtrisés par les antiémétiques modernes.
Les thérapies ciblées  
Les thérapies ciblées forment une classe innovante de médicaments anticancéreux : à l’inverse de la chimiothérapie, ils agissent spécifiquement sur les cellules cancéreuses en ciblant une caractéristique propre à celles-ci,
Ce type de traitement permet en principe d’obtenir une efficacité, tout en réduisant le risque d’effets secondaires.
Traitement du récepteur HER2.
Certains cancers du sein (1 sur 5 environ) sont plus agressifs, car les cellules de la tumeur ont à leur surface, des récepteurs dénommés HER2.
On dispose aujourd’hui de deux traitements ciblés sur ce récepteur HER2 : le trastuzumab et le lapatinib, qui sont capables de bloquer les récepteurs HER2.
Ces traitements sont le plus souvent associés à une chimiothérapie conventionnelle et ont permis d’améliorer de façon importante le pronostic de ces formes de cancer.
Hormonothérapie
L’hormonothérapie est un traitement administré par voie orale.
Elle complète ou se substitue à la chimiothérapie.
 Elle a pour objectif de limiter le risque de récidive en empêchant les cellules tumorales de recevoir les hormones (œstrogènes et/ou progestérone) nécessaires à leur développement.
Dans d’autres cas, elle est utilisée avant l’opération pour réduire la taille de la tumeur et permettre une chirurgie conservatrice.
L’hormonothérapie n’est pas indiquée pour toutes les patientes : elle est uniquement possible lorsque la tumeur est hormonosensible, c’est-à-dire lorsque des récepteurs hormonaux ont été mis en évidence au niveau des cellules tumorales.
Le choix entre chimiothérapie, hormonothérapie ou la combinaison des deux, dépend de l’âge de la patiente, de son statut hormonal (ménopausée ou non) et de la présence effective des récepteurs hormonaux sur les cellules cancéreuses.

LA SURVEILLANCE APRÈS TRAITEMENT

Le diagnostic de cancer est une épreuve difficile.L’équipe médicale est là pour aider et orienter les patientes et leurs proches.
Au terme du traitement, une surveillance régulière est nécessaire pendant plusieurs années afin de s’assurer que le cancer ne récidive pas.
Lors des visites de contrôle, dont la fréquence décroît avec le temps, le médecin interroge la patiente et examine ses seins, ses aisselles et son cou et fait un examen clinique complet.
Toutes les femmes traitées pour un cancer du sein doivent réaliser une mammographie annuelle du sein non traité durant les premières années suivant le traitement.
Cet examen permet de surveiller l’apparition d’un autre cancer.
Celles qui ont bénéficié d’une chirurgie conservatrice doivent aussi réaliser une mammographie* annuelle du sein traité pour y rechercher les signes d’une éventuelle récidive locale.
La reconstruction personnelle
Le soutien des proches et des professionnels est indispensable, même après le traitement, et permet d’accompagner la personne dans sa reconstruction psychologique et sociale.
La prise en charge
La prise en charge du cancer du sein a beaucoup évolué ces dernières années :Car on le diagnostic à un stade plus précoce, on sait mieux "personnaliser" les traitements, grâce à certains examens pratiqués sur la tumeur et à la prise en compte des souhaits des patientes.
On dispose de méthodes de traitement plus efficaces et novatrices.
Enfin, la détresse psychologique qui accompagne souvent un tel diagnostic est mieux comprise,et souvent mieux prise en compte.

Si le cancer du sein est un des cancers pour lequel le taux de guérison est le plus élevé, c’est grâce aux progrès constants de la recherche et à l’engagement des professionnels de santé.
Aujourd’hui, plusieurs pistes sont à l’étude pour améliorer la prise en charge des femmes atteintes d’un cancer du sein.